19 janvier 2012, le FBI ferme le site de partage "Megaupload". Quinze minutes après la fermeture sont attaquées plusieurs pages web, l'une d'entre elle étant la page institutionnelle du même FBI. Cette attaque immédiate et symbolique revendiquée par le "groupement" de hackers Anonymous ("figure" dans laquelle se regroupe divers hackers défendant la liberté d'expression sur internet), exprime bien à quel niveau nous sommes arrivés depuis la création d'un réseau informatique aux États Unis en 1969. Mais au lieu de vous racontez, chers lecteurs, ce que vous savez déjà ou ce que vous pouvez déjà lire partout sur Internet, je vais essayer de donner mon modeste point de vue sur cette question, qui paraît aujourd'hui sans réponse.
"Voir des séries télévisées ou des films au-delà des limites des offres légales a été un autre pas que beaucoup des abonnés à Internet ont franchi"
Internet nous a tous servi un jour ou un autre. Nous avons à peu près tous déjà succombé à son charme.Mails, recettes de cuisines, achats en ligne, chercher un appartement, du travail ou une définition sur Wikipédia durant une discussion pour savoir qui à raison... et des dizaines d'autres choses. Internet est aujourd'hui dans notre vie quotidienne, et y accéder devient quasi-naturel. Les réseaux sociaux ont conquis peu à peu les internautes.J'étais de ceux qui ne voulaient pas de compte Facebook, je
m'en suis créé un quelques temps plus tard, même chose pour Twitter. S'en servir pour remplacer notre chère télévision est devenu aussi plus que courant chez les jeunes et moins jeunes. Toutes les grandes chaines de télévisions ont leur page web pour pouvoir regarder les programmes en Direct, ou revoir les programmes que nous avons pas pu voir en "replay" ( podcast pour les radios). Youtube et Dailymotion sont devenues les pages Web où tout se visionne, du jeune artiste talentueux,de la chanson au Top, aux vidéos drôles et moins drôles... et où tout le monde peut faire le "buzz", le tour du monde, en quelques jours seulement. La publicité y a fait peu à peu son apparition, et aujourd'hui les annonceurs recourent aux annonces sur les sites de visionnages de vidéo en plus des bannières habituelles, ce qui à le don de nous énerver...
Voir des séries télévisées ou des films au-delà des limites des offres légales a été un autre pas que beaucoup des abonnés à Internet ont franchi, de manière plus ou moins régulière. Que ce soit par le biais de site de partage de fichier ( type "peer to peer" littéralement traduit en "pair à pair") ou de téléchargement direct (dit "direct download"). Ces derniers fournissent des espace de stockage au sein desquels les utilisateurs entreposent leur fichier et peuvent de même télécharger ( c'était le cas du site Megaupload, et ce qui pose problème puisque des fichiers personnels sont entre les mains des autorités actuellement ). La principale fonction de ces sites étaient au départ de stocker les pièces jointes de mails trop volumineux, mais ils ont vite été le support lucratif ( avec des offres d'abonnements payants dites "Premium") pour télécharger films, séries télévisées ou toute autre création soumise aux droits d'auteurs.
Megaupload, ainsi que 17 autres sites appartenant au groupe, basé à Honk Kong ont été fermés en application de la loi en vigueur aux Etats-Unis connue sous le nom de DMCA (le Digital Millennium Copyright Act , à ne pas confondre avec les deux projets de lois SOPA et PIPA actuellement discutés aux Etas-Unis et non entrées en vigueur) . Ceci est une surprise, car ces plateformes d'hébergement se retranchent toutes derrière le fait qu'elles ne sont pas responsables du contenu qu'elles hébergent depuis plusieurs années (c'est écrit dans les conditions générales que personne ne lit, à tord). Mais, cette fois-ci, le FBI a cherché a prouver que Megaupload était bien l'instigateur d'activités liées au téléchargement illégal, et surtout à montrer au monde que la traque à ceux qui bafouaient les droits d'auteur n'avait pas été abandonnée, bien au contraire.
Cette fermeture a drastiquement changé le paysage du téléchargement illégal sur a toile, puisque beaucoup de liens étaient redirigés ver le site Megaupload et que des millions d'internautes utilisaient ses services chaque jour. Certains sites, se sentant sous la menace, ont fermé de leur plein gré après cette annonce, comme le site de torrent BTjunkie.
"le monde d'internet a toujours su s'adapter aux décisions prises par les autorités: il a toujours un temps d'avance"
Deux mois après, les internautes ont donc du changer leurs habitudes, ou renoncer à télécharger gratuitement sur la toile pour la moitié d'entre eux selon une étude Ifop. L'Hadopi a quand même annoncé que la fréquentation des sites "légaux" spécialisés et ceux de télévision de
rattrapage a augmenté de 25,7% dans la seconde moitié de janvier. Pour ceux qui veulent savoir quelles plateformes légales existent aujourd'hui, voici un lien vers le site créé par l'Hadopi, point de repère "officiel" de l’offre
légale.
En un an et demi de fonctionnement, l'Hadopi a envoyé plus de 900.000
premières recommandations et environ 80.000 deuxièmes recommandations ( la troisième infraction constatée peut être synonyme de transmission du dossier de l'internaute au parquet, puis au juge qui pourra décider d'une contravention jusqu'à 1500 € pour "négligence caractérisée" et d'une coupure d'accès à Internet d'un mois maximum). Des dossiers ont déjà été transmis à la justice, mais le dispositif est plus dissuasif que répressif.
Se dirige-t-on vers une "légalisation" des téléchargements et des comportements des internautes? Il est trop tôt pour en parler, mais les autorités américaines comme françaises semblent décider à agir. Sans les plateformes comme Megaupload, on complique énormément la tâche du téléchargement, et on décourage l'internaute "moyen" d'y recourir. Mais les alternatives sont encore nombreuses, et le monde d'internet a toujours su s'adapter aux décisions prises par les autorités: il a toujours un temps d'avance. Pour combien de temps? La question du téléchargement sera sans doute l'une des plus importantes des années à venir pour le futur d'internet.
Pour aller plus loin :
- Dans le secret de MegaUpload.
- Photo fournie par photo-libre
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire